Contrevents

Faire corps. Être lié. Relier. Voilà ce qui constitue l’essence de notre humanité. Le spectateur de théâtre s’enferme dans de sombres salles pour se mettre en travail, rapprocher une sensation d’un mot, lier son expérience du monde à l’écho qu’il tire des mots et des images qui naissent du plateau. Il reçoit et renvoie du sens ; souffle de vie, respiration de l’esprit.
En adaptant sur scène l’imaginaire puissant à la langue sculptée du roman La Horde du Contrevent d’Alain Damasio, Contrevent[s] propose une traversée en plusieurs tableaux où les corps, les mots et les images se superposent au rythme de nos doutes.

Dans Contrevent[s] Benoît Renaudin a imaginé la scénographie comme un organisme social. Chaque élément, chaque structure permet à la fois de faire paysage mais aussi de créer une partition architecturale pour les interprètes. Le montage de ces formes, à l’aide d’élastiques en silicone orange, est donné à voir au début de chaque représentation. Ces constructions n’ont pas été fixées sur des plans ou des schémas. En revanche, elles ont été inscrites dans les corps lors des répétitions avec une entraînement quotidien d’un mois pour permettre collectivement le montage de ces architectures. Cette méthode résonne avec le roman, la manière dont il amène la question des projets collectifs, de la manière d’avancer en groupe.